[E.C] (PV Mike Muller)

J'avance lentement, profitant de l'air frais que la mer apporte avec son odeur salée. Je respire à grands coups. L'air me brûle la gorge. Dans un certain sens, ça fait du bien. Je sourit.

Des mouettes volent au loin, signe de la plage située près du port. Le soleil ne devrait pas tarder à montrer le bout de ses rayons, bah ouais, ça a pas de nez, le soleil Uu

Parfois je me giflerais bien moi-même d'avoir des réflexions aussi stupides. Je pousse un long soupir, dépité par la connerie qui m'afflige.

Donc je marche, près des chaines de métals retenues par des poteaus de bois à tous les mètres et demi. Simple mesure de sécurité. Si quelqu'un aurait voulu se tuer d'ici, il aurait enjambé cette maigre barrière. Je lève les yeux au ciel.

Je dois plisser les yeux, le soleil finalement sorti, je plonge la main dans la poche de mon sweatshirt, et mets mes lunettes anti-UV. J'arrive devant un quai, et m'y engage rapidement. Sans m'en rendre compte, la fin du quai se profile à quelques mètres.

Les chaines sont remplacées ici par un rebord en béton, auquel je m'accote et regarde les gens vaguer à leur occupation.

Assis depuis un moment sur le rebord de béton, je commence à trouver mon banc de fortune assez incomfortable. Je me lève, me secoue *le bas des reins et fait coin coin. DSL gros délire avec une amie XD* les jambes pour éliminer toute trace d'engourdissement.

Prenant une clope dans son paquet, je me la coince entre les lèvres, puis cherche mon briquet dans mes poches. Une fois trouvé, je l'allume et porte la flamme au bout de la cigarette, inhale et soupire de bien-être.

Tranquillement, je retourne sur le pont, au moment ou un jeune homme androgyne déboule en courant comme si il avait une horde de chiens sanguinaires à ses trousses.

Il s'arrête à quelques mètres de moi, pousse un soupir de... soulagement? ou une plainte, je ne sais pas.

Je remarque son air livide, fronce les sourcils. Ce qui m'amène à me questionner : pourquoi courait-il aussi désespérément, avec un air apeuré sur la tronche? C'est pas vraiment mes affaires, j'le connais pas ce mec tout essouflé, mais j'peux peut-être l'aider, qui sait?

"Hey, toi! Ça va, t'as rien? T'es tout blanc, comme si t'avais eu la frousse de ta vie..." Je m'avance légèrement, amenuisant quelque peu la distance nous séparant encore, et parle doucement, calmement, pour ne pas l'éffrayer.

Je tire une pouffée de mon bâton de cancer, décontracté, en attendant qu'il me répondes, s'il le veut bien.

Je regarde le jeune homme devant moi qui se remets du choc, j'imagine. Il respire l'air frais de la mer, puis une expression faciale bizarre s'inscrit sur son visage. Comme si l'air puait.

OUPS. Ma cigarette. C'est pas tout le monde qui aime l'odeur. Je lui sourit, désolé, puis me dépêche de gratter le bout allumé contre le sol, pour éteindre la clope. Une fois fait, je la range dans son paquet. Bah ouais, quoi. Faut pas gaspiller : elle est à peine entamée, j'vais pas la jeter.

Je me prends une gomme que je mâches doucement, puis regarde de nouveau l'androgyne en face de moi.

Il sourit puis commence à parler. J'hoches la tête, compréhensif : les chiens errants de la ville sont pas les plus aimables. Quand il a finit, il rit légèrement.

"Ouais j'comprends, les chiens errants, c'est pas les chiens les plus gentils qui soient. J'dit pas l'contraire, t'inquiète, j'peux m'imaginer facilement c'que ça fait."